Le K Samka

A partir de la poésie de Rimbaud, nous avons cherché à nous projeter dans un espace qui pourrait être les entrailles du monde, un espace de solitude et un espace de la pensée, qui apporterait profondeur à la voix, à la parole. Nous sommes dans l’esprit de Rimbaud, nous écoutons sa voix intérieure et ses mouvements d’âme, ses souvenirs et ses désespoirs. Un espace mental, abstrait, mais composé de matériaux issus du quotidien de Rimbaud ou de ses souvenirs. Nous avons souhaité une scénographie simple, qui laisse la place à la voix du comédien, mais qui puisse entrer en résonance avec les différentes thématiques traversée par le texte, qu’il s’agisse du voyage, de la mer, de la solitude, ou des enfers.

Scénographie
Nous avons représenté un purgatoire, librement inspiré des gravures de Gustave Doré réalisée d’aprés les textes de Dante. Un espace de seuil, une "bouche" des enfers, dernier espace où la voix se fait entendre avant d’être engloutie dans les ténèbres. Une simple étendue d’eau noire, contenue dans ce qui pourrait être un cratère, mais elle aurait tout aussi pu être infinie. Une eau noire qui semble profonde, sur laquelle le comédien glisse. Une eau qui reflète son image, qui révèle son double, qui nous montre son âme, et de laquelle émergent les visages qui sont probablement ceux des souvenirs de Rimbaud, ceux qu’il va rejoindre, ceux à qui il parle. Ce sont peut-être même ses autres visages, ceux de ses moments de vie écoulés, comme des masques tombés au fur et à mesure du temps. Autour de cette étendue d’eau, une terre sèche aux couleurs de l’Afrique, où Rimbaud a vécu ses dernières années, se perd dans le noir et isole cette bouche des enfers au milieu d’un désert infini. Le voyage et l’enfermermement, la chaleur de l’Afrique et la froideur de la solitude se côtoient, et dans le calme pesant, le silence, les ténèbres qui entourent ce coin de désert et cette eau noire, se perdent les derniers mots de Rimbaud.
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Production / Co-production